Que ce soit le Transport Routier de Marchandises (TRM) ou le transport par voie maritime ou aérienne, tous s’accordent pour dire que les conditions ont été extrêmes. Quant aux chargeurs, ils ont évidemment subi les conséquences d’une tension globale. Et nous, organisateurs de transport, nous avons été mis à rude épreuve pour répondre à la demande alors que l’offre faisait défaut. Anne, Directrice de l’agence du Mans (12 chargés d’affaires Route et Overseas), partage les bonnes et mauvaises surprises de 2021, côté affrètement.

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Anne COUSIN, Directrice d’ED-TRANS au Mans
En cette fin d’année, quelle est la tendance sur le volume d’activités ?

Globalement, nos activités de transport se portent bien ! Par rapport à 2020, le nombre de dossiers a évolué de 7% mais c’est le chiffre d’affaires qui a augmenté de façon la plus significative : + 26.6 %.

Un effet mécanique dû à la croissance du nombre de transports organisés mais aussi aux tarifs qui ont fortement augmenté ces derniers mois. C’est le cas sur nos 3 activités mais c’est encore plus vrai sur l’Overseas avec un CA qui a bondi de 33 % ces 12 derniers mois !

 

Quels sont les principaux évènements qui ont impacté l’organisation de transport ?

En 2021, la pénurie « saisonnière » de véhicules qui frappe généralement le Transport Routier de Marchandises entre Pâques et le début des congés d’été s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui ! En 20 ans d’affrètement, c’est la première fois que je vois ces difficultés persister si longtemps et si sérieusement. La reprise de l’activité, les évolutions législatives du TRM au niveau européen, la pénurie de chauffeurs et enfin le « dérèglement » du marché (lié aux problèmes d’approvisionnement) ont perturbé les flux habituels. Ces 4 éléments ont provoqué une forte augmentation des tarifs notamment en import. La loi de l’offre et de la demande s’impose et les prix s’envolent : c’est au plus offrant !

En maritime à l’échelle mondiale, la problématique est assez similaire surtout sur les flux imports et notamment en import Asie. Là aussi, la reprise économique couplée à la pénurie de conteneurs vides en Asie et le manque de place sur les navires ont fait grimper les taux de fret à des valeurs jamais atteintes. A l’export, c’est plutôt la congestion dans les ports européens (conteneurs bloqués sur les ports car les importateurs sont ou ont été fermés) et bien sûr le regain d’activité qui ont perturbé nos services. Avec comme conséquences des changements très fréquents de date, des conteneurs non-embarqués…

Dans le domaine aérien, c’est le même constat : un manque de capacité flagrant et des prix en hausse. Mêmes causes mêmes conséquences…

 

COMMENT VOUS ETES-VOUS ADAPTés ?

De manière générale le temps de traitement d’un dossier s’est considérablement allongé. C’est devenu très chronophage et parfois usant pour nos équipes qui se serrent les coudes et se plient en quatre pour satisfaire nos clients, trouver des solutions de substitution. Tous les transitaires sont logés à la même enseigne. Chez ED-TRANS nos équipes s’efforcent de remonter le maximum d’informations aux clients, de leur expliquer les situations parfois rocambolesques (4 changements de date de départ de navire…), de minimiser les frais liés à tous ces changements et de proposer des alternatives.

 

A quoi s’attendre pour 2022 ?

Beaucoup nous le demandent mais nous n’avons pas boule de cristal ?… La situation de tension va-t-elle diminuer ? Les prix vont-ils baisser ? Si oui, quand ? Honnêtement, la profession n’en a aucune idée mais comme nos clients, nous avons hâte de retrouver un contexte plus « tranquille ».

D’un point de vue du volume d’affaires, nous sommes optimistes. Les prévisions économiques sont plutôt bonnes malgré le contexte. Et la confiance que nous accordent nos clients reste forte. J’en profite pour remercier toutes les équipes pour leur immense implication !

D’ailleurs, nous renforcerons les agences l’année prochaine. Alors si vous voulez rejoindre l’aventure, nos portes sont ouvertes !